samedi 9 février 2013

Mythanalyses postmodernes de la santé mentale

Mythanalyses postmodernes de la santé mentale

Appel à contribution

Repérer les mythes sociaux contemporains autour desquelles pivotent les discours et les pratiques sociales postmodernes de la santé mentale, amorce une mythanalyse, ou bien des mythanalyses des œuvres de la culture et des moments culturels. Des mythanalyses pouvant éclaircir un double mouvement : d’une part, atteindre cette nécessité rationnelle de compréhension des fondements imaginaires de nos sociétés, se proposant en tant qu’expérimentation d’éclaircissement et interprétation, d’essai autocritique de notre pensée ; d’autre part, saisir les imaginaires agissant en profondeur révélant une transformation dans l’articulation des données historiques et leurs contenus, les valeurs et les signifiés attribués à l’énonciation du réel.




A la croisée des chemins d’une rationalisation et d’une remythisation de la santé mentale


« (L’)exclusion de l’imaginaire par la pensée rationnelle conduit une société à faire fi de sa propre composante imaginaire qui fonctionne alors à son insu (…) la part de l’imaginaire, refoulée collectivement, va tout de même réussir à s’incarner dans de multiples interstices du social, formant de multiples ruissellements ». (Gilbert Durand, Introduction à la mythodologie)


A l’occasion du 10ème anniversaire de la revue M@gm@, nous allons présenter le projet international de recherche et publication « Mythanalyses postmodernes de la santé mentale ». Les membres du comité scientifique que nous avons réunis autour du projet, vont participer avec une contribution dans leur domaine de recherche, tout en questionnant la notion émergeante de santé mentale dans une perspective transdisciplinaire où s’articulent sociologie et anthropologie, philosophie et histoire sociale, sciences des communications et littératures modernes et contemporaines, reliant le pôle symbolique et social de l’imaginaire. La revue M@gm@ invite également les chercheurs en Sciences humaines et sociales à proposer des contributions.

Appréhender la notion de santé mentale comme un discours social, clé de lecture privilégiée de la société contemporaine, tout en l’explorant en tant qu’objet social et culturel, sollicite l’analyse de l’imaginaire symbolique et social d’une époque. à la croisée des chemins d’une rationalisation, réduisant l’imaginaire en idéologie, et d’une remythisation, la capacité à reconnaitre et accueillir nos li-mythes pour saisir le processus aménageant l’imaginaire en place, nous allons postuler une compréhension de la notion de santé mentale dans le contexte culturel des sociétés postmodernes.

Repérer les mythes sociaux contemporains autour desquelles pivotent les discours et les pratiques sociales postmodernes de la santé mentale, amorce une mythanalyse, ou bien des mythanalyses des œuvres de la culture et des moments culturels. Des mythanalyses pouvant éclaircir un double mouvement : d’une part, atteindre cette nécessité rationnelle de compréhension des fondements imaginaires de nos sociétés, se proposant en tant qu’expérimentation d’éclaircissement et interprétation, d’essai autocritique de notre pensée ; d’autre part, saisir les imaginaires agissant en profondeur révélant une transformation dans l’articulation des données historiques et leurs contenus, les valeurs et les signifiés attribués à l’énonciation du réel.

Démystification et démythisation des discours et des pratiques sociales de la santé mentale sont ici analysées comme étant reliées à cette puissance d’attribution cathartique et libératrice de l’énoncé historique, étayant le dévoilement d’un contenu qui nous instruit et produit une signification prégnante pour dépasser l’image à laquelle nous soumettons notre vision du monde. Relier ce double mouvement nous permet de différencier et préciser la démythisation saisissant une autre tâche des sciences humaines et sociales, révéler l’essence mythophorique d’une société pour aller au-delà d’une démystification rationnelle et retrouver la relance et la transformation du mythe dans un nouveau contexte culturel.


Axes de recherche théorique et appliqué : imaginaires sociaux de la santé mentale


Revitalisation des mythes sociaux postmodernes
Le travail de démystification prélude à une inédite remythification, la postmodernité va se configurer par cette revitalisation impliquant un incessant processus de démythification et remythification des mythes sociaux de la santé mentale.

Figures sociales de la souffrance
Différentes formes de souffrances psychiques, sociales et existentielles, interpellent et sollicitent les pouvoirs publics et les consciences, devenant l’objet des politiques de santé publique et de lutte contre les processus de précarisation et d’exclusion sociale, engageant une société éveillée à ses souffrances et un imaginaire social étayant une transition du discours de la maladie mentale au discours de la santé mentale.
Représentations sociales
Les représentations sociales de la santé mentale, dispensées par les politiques de santé publique et les moyens de communication pour la diffusion d’informations, avec ses implications sur nos manières de concevoir et penser la santé, notre besoin de vigiler et contenir l’existence, vont servir de soubassement à une conscience collective.
Images sociales
Images archétypales et sociales de la souffrance et de la santé étayent la recherche de soi et de sens des femmes et des hommes, faisant l’expérience de la souffrance du corps individuel en relation avec le corps social, dans la narration du réenchantement de soi et du monde.
Quêtes du bonheur humain
L’exploration des mythes dans lesquels se fonde la société contemporaine, engagent les imaginaires sociaux actuels du bonheur de l’humanité, véhicules des utopies de la félicité.
Imaginaires institués et instituants
Les discours et les pratiques de santé mentale vont constituer le texte symbolique et politique à observer pour saisir l’imagination créatrice en œuvre au niveau collectif, nous permettant d’envisager la représentation de la santé mentale et sa capacité de faire éclater et transformer le social institué, moyennant des significations instituantes de la société.


Comité Scientifique
Bruno Ballardini (Professeur Faculté de Sciences Humanistiques, Université La Sapienza - Roma, Italie),
Christiana Constantopoulou (Professeur de sociologie, Panteion University - Athènes, Grèce) ;
Augusto Debernardi (Sociologue clinique, Président Iniziativa Europea - Trento, Italie) ;
Hervé Fischer (Philosophe, Docteur de Recherche en Sociologie, Directeur de l’Observatoire international du numérique, Université du Québec - Montréal, Canada) ;
Mabel Franzone (Anthropologue, Docteur de Recherche en Lettres, Université Nationale de Salta - Argentine) ;
Philippe Grosbois (Maître de conférences en psychologie clinique et anthropologue de la santé, Institut de Psychologie et Sociologie Appliquées-Université Catholique de l’Ouest - Angers, France) ;
Rocco Paternostro (Professeur Universitaire, Département d’études européennes américaines et interculturelles, Université La Sapienza - Roma, Italie) ;
Ana Maria Peçanha (Responsable du Séminaire Franco-Brésilien, Centre d’Études sur l’Actuel et le Quotidien, Université René Descartes - Paris, France) ;
Maria Pia Rosati (Directrice Centre d’études Mythos, Institut de psycho-anthropologie symbolique et traditions religieuses - Roma, Italie) ;
Despina Vasilcu (Université Stefan Cel Mare - Souceava, Roumanie).
Pour participer
Résumé : à envoyer avant le 15 février 2013 à magma@analisiqualitativa.com (4.000 caractères, titre de l’article, présentation de l’auteur, cinq mots clés) décrivant contexte d’analyse, méthodologie utilisée, considérations conclusives.
Sélection : pertinence et originalité de la proposition d’article, rigueur méthodologique.
Remise des article : avant le 15 mai 2013.


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