jeudi 24 avril 2014

Histoire du management et des organisations en santé

Vingtièmes journées d’histoire du management et des organisations


Appel à communications pour les XXe journées d’histoire du management et des organisations. 


Lille – 18 – 20 mars 2015. 

Organisées par l’association d’histoire du management et des organisations, le laboratoire IRHIS-CNRS 8529 (Lille 3), et le laboratoire de Lille 2 LSMRC – EA 4112 (Lille 2 – Skema Business School)

Pour le XXe anniversaire de ces rencontres, le thème de la SANTE a été retenu. Les propositions de communications porteront notamment sur les points suivants (liste non limitative) :

- Les organisations hospitalières : mission, structuration et rationalisation à travers l’histoire
Les organisations hospitalières ont beaucoup évolué depuis les premiers hôpitaux généraux fondés par Louis XIV (1656). Façonnées par l’histoire, mais aussi par la géographie (hôpitaux militaires, thermalisme,
balnéothérapie, orphelinats urbains…), elles ont été confrontées à des systèmes de financement qui ont varié au fil des régimes politiques ou des réformes administratives. La mission de santé n’a pu s’affirmer que progressivement dans le temps, tributaire de l’évolution de la médecine d’une part, et des valeurs sociétales défendues par les pouvoirs d’autre part ; sa définition au cœur de telles organisations a généré des modes de gestion différenciés qu’il faut repérer et qualifier en tant que tels. L’émergence d’espaces professionnels du management dans le secteur sanitaire et médico-social sera au cœur de l’analyse.

- Les pratiques gestionnaires dans le secteur de la santé : héritages et évolutions
Les pratiques managériales privées sont liées aux évolutions des marchés de la santé (industrie du médicament, des produits de santé, développement du secteur médical privé, explosion des services à la personne…) et visent la rentabilité et le profit. Elles accompagnent ou anticipent la demande et ont été historiquement confrontées à divers verrous d’ordre intellectuel, technique ou institutionnel. 
Les pratiques gestionnaires publiques visent plutôt à financer la dépense. Fabriques paroissiales, fondations pieuses, vente de rentes, fiscalisation des dépenses, première budgétisation de l’assistance publique, création de la sécurité sociale, contrats de plan Etat-régions, grands emprunts… sont autant d’outils de financement historiques. Cependant, la mise en œuvre du contrôle comptable, la prise en compte de la LOLF, l’instrumentation des outils collectifs (indicateurs de qualité, base nationale des coûts…) constituent autant de tournants managériaux qui révèlent la place nouvelle donnée à la santé dans les financements publics. Les pratiques gestionnaires se sont jusque-là insérées dans un effort de solidarité nationale bâtie sur plusieurs décennies et actuellement en cours de redéfinition. L’impact de la construction européenne, la recomposition des rôles Etat-région-communes (Haute Autorité de Santé, agences régionales d’hospitalisation…), le développement du secteur associatif et les nouvelles relations patient-praticien révèlent de nouveaux modes de gestion en rupture ou non avec les héritages (management du risque, marketing hospitalier…). Dans tous les cas, la régulation du rapport de la santé à l’argent nécessite des outils de contrôle de gestion spécifiques.

- Ethique de la santé et pensée managériale
Les espaces éthiques établis dans les centres hospitaliers rappellent les contraintes philosophiques qui pèsent sur le secteur. Le rôle qu’ont joué les églises dans l’assistance a toujours été relayé dans l’histoire par diverses écoles de pensée (humanisme, philanthropie, bienfaisance, paternalisme, socialisme…). Définissant les missions fondamentales du secteur, intégrant régulièrement de nouvelles obligations morales (comme le droit à l’avortement, la prise en compte de la douleur, la dignité de
la fin de vie, l’insertion du handicap….), l’éthique de la santé a-t-elle dialogué avec les doctrines managériales ou bien la question n’est-elle apparue que très récemment ?

- La santé au travail
Depuis les premiers éléments de protection sociale mis en place par le patronat paternaliste, au milieu du XIXe siècle, le management de la santé au travail a également fortement évolué, face à la multiplication des risques et à certains effets de la mise en place de nouvelles formes d’organisation. Une gestion négligée dans ce domaine peut mettre en cause l’image de l’entreprise qui doit aujourd’hui trouver les outils de gestion intégrant le bien-être du salarié. Cette approche humaine définit-elle une nouvelle ère du management entrepreneurial ?

Avec la participation de :
Daniel Moinard, président de la SFHH (Société française d’historie des hôpitaux), directeur général honoraire de CHU, Yannick Marec (Professeur en histoire contemporaine, Université de Rouen), Nicolas Guilhot (Maître de conférences en gestion, docteur en histoire, université de Lyon 3, IFROSS), Sophie Chauveau (professeur d’histoire contemporaine, université technologique de Belfort, spécialiste de l’histoire de l’industrie du médicament et des produits de santé)

Précision
Comme lors des éditions précédentes, des propositions de communications ne s’inscrivant pas dans cette thématique mais examinant des problématiques gestionnaires, dans le cadre d’une démarche historique, seront également les bienvenues. La nouveauté et l’originalité des apports seront ici privilégiées.

Tutorat de thèses / Atelier méthodologique
Les Journées d’Histoire débuteront par un atelier doctoral organisé le 18 mars, comprenant un tutorat de thèses d’histoire du management et des organisations, et, l’après-midi, un atelier méthodologique portant sur ”L’écriture de l’histoire de la santé : sources et méthodes” (Sophie Chauveau, université de Belfort ; Nicolas Guilhot, IFROSS, université de
Lyon 3).
L’IFROSS est l’Institut de formation et de recherche sur les Organisations sanitaires et sociales (hébergé par l’université Jean-Moulin Lyon 3). C’est l’un des centres les plus actifs de formation au management des organisations sanitaires en France. La rencontre lilloise permettra un échange de savoir-faire entre les universités impliquées dans ces rencontres.
Cet atelier associera des doctorants en histoire, ainsi qu’en sciences de gestion mais il peut également intéresser sociologues, juristes et économistes. Les doctorants souhaitant présenter leurs recherches à l’occasion de cet atelier devront fournir un document d’une dizaine de pages maximum spécifiant leur champ de recherche (thème, questions de
recherche), le cadre théorique ou l’articulation théorique de la thèse, leur démarche méthodologique, les premiers résultats (le cas échéant), leurs principales références bibliographiques. Les doctorants en début de thèse sont encouragés à participer.

Dates à retenir
Date limite de soumission des textes des communications : 15 novembre 2014. Les propositions devront être envoyées en français ou anglais accompagnées d’un résumé en français et anglais à l’adresse suivante : jhmo2015@gmail.com

Décision du comité de lecture : 12 janvier 2015
Version définitive des textes : 9 février 2015

Les communications pourront être prononcées en français ou en anglais, une traduction simultanée du français à l’anglais sera mise en place dans le cadre des sessions plénières.


Comité d’organisation :
Marie-Laure Legay
Yves Levant
Raluca Sandu
Béatrice Touchelay
Sylvie Vérité

Comité scientifique : en cours de constitution
Nicolas Guilhot (Ifross, Université de Lyon II)
Marie-Laure Legay (Irhis, Université de Lille III)
Yannick Lemarchand (Université de Nantes)
Yves Levant (Université de Lille II)
Eric Pezet (Université Paris X Nanterre)
Raluca Sandu (Skema Business school)
Béatrice Touchelay (Irhis, Université de Lille III)
Henri Zimnovitch (Université Paris-Sud)

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